Malgré mon récent intérêt pour Psychonauts et, dans une moindre mesure, la série Monkey Island, je ne connaissais pas vraiment les titres de Tim Schafer. Mais avec Brutal Legend,
j'ai déjà pu comprendre ce qui faisait l'intérêt de ses productions :
un univers original, des dialogues soignés, d'excellents doublages, et
plus globalement une prise de risque et une originalité qui leur
confèrent une véritable personnalité. Retour sur un titre attachant et
drôle.

Eddie Rigg est un roadie qui a toujours bien fait son
travail. Mais aujourd'hui, les groupes sombrent dans le commercial, et
le heavy-metal des jeunes années paraît loin... A la suite d'un
accident lors d'un concert, où quelques gouttes de sang tombent sur son
pendentif, il se voit transporté dans un autre monde. Là, les décors
semblent sortis de pochettes d'albums, et tout respire le métal, le
vrai. Mais la population est asservie par un démon tyrannique du nom de
Lyonwhite, contre lequel luttent déjà quelques autochtones. Toujours
prêt à aider son prochain, Eddie va les rejoindre... Bref, une quête
épique sur fond d'hommage au métal.

Brutal Legend mêle
habilement deux gameplays différents. Ainsi, si au début de l'aventure,
les niveaux ressemblent à du beat em all (Eddie utilise sa hache, mais
aussi sa guitare, qui possède désormais des pouvoirs magiques), par la
suite, le titre suivra une optique différente : la stratégie en temps
réel. Car Eddie, pour lever une armée contre l'ennemi, recrute des
troupes au fur et à mesure. Pour les invoquer, il suffit de jouer un
air de gratte (une très courte partition défile en haut de l'écran)
près d'un geyser de couleur verte (ce qui signifie que les ennemis sont
loin). Un stand de goodies sera ainsi créé pour augmenter le nombre de
fans, et enfin permettre d'invoquer un grand nombre de troupes. Bref,
une vraie scène de concert ! Dans l'ensemble, le gameplay se révèle
agréable, quoique souvent imparfait (avec quelques difficultés parfois
dans la partie stratégie et une difficulté mal pensée, surtout vers la
fin).

Mais en marge de son gameplay, Brutal Legendbrille par d'autres qualités. L'univers, tout d'abord, plaira à tous
les amateurs de rock, et de métal en particulier. Car malgré une
réalisation très correcte, sans plus, avec ses personnages et ses
décors au look de pochette d'album, les phases de STR semblables à des
phases de concert ou encore l'utilisation de la guitare lors des
combats pour plusieurs personnages donnent au titre un cachet unique.
D'autant qu'en termes de personnages (tantôt drôles, tantôt émouvants,
toujours très attachants et extrêmement bien doublés, même en
français), Brutal Legend fait
également très fort. Le mythique Ozzy Osbourne, chanteur du groupe
Black Sabbath, prête même sa voix (en anglais) et son visage à un
personnage secondaire ! Enfin, et c'est essentiel, les musiques de Brutal Legend déchirent, avec des groupes tels que Judas Priest, Motorhead, Kiss ou encore Black Sabbath, justement.

Bref,Brutal Legend n'est pas vraiment un titre comme les autres. Loin d'être
parfait, certes (pour ma part, je ne suis pas rentré dans le trip comme avec
d'autres titres récents tels qu'Uncharted 2,
par exemple), mais dont les bonnes idées et le soin qui lui a été accordé en font un excellent jeu. Quant à savoir si ceux qui
n'ont pas d'attirance particulière pour les métal pourraient apprécier
le titre, je reste partagé. Car si l'histoire, les dialogues et les
mécaniques plairont à coup sûr, l'hommage perpétuel au rock (bien plus
qu'une parodie, même si le titre est très drôle) de Brutal Legend est
pour beaucoup dans ses qualités... Quoi qu'il en soit, la dernière
production de Tim Schafer a de sérieux atouts, au point que je la
considère personnellement comme l'un des jeux de l'année. Let's Rock !